Envie de quitter votre emploi et de vous lancer dans l’aventure freelance ? Vous n’êtes pas le(la) seul(e).
En 10 ans, le nombre de freelances a augmenté de 92 % en France (selon une étude Malt et BCG). Avec près de 1 million de travailleurs indépendants, ce statut, autrefois jugé précaire, a le vent en poupe et attire toujours plus de curieux. Avec la pandémie du coronavirus, nombreuses sont les personnes qui sautent le pas et s’installent en freelance. Manifestement, malgré le contexte de crise actuelle, la vie de freelance a de beaux jours devant elle.
Cependant, être freelance à plein temps n’est pas forcément à la portée de tous. Voici 5 questions importantes à vous poser avant de vous lancer :
- Pouvez-vous vous permettre de commencer avec peu de revenus ?
- Avez-vous fait tous vos calculs à long terme ?
- Êtes-vous une personne sociable ?
- Avez-vous l’expérience nécessaire pour être freelance ?
- Êtes-vous capable de séparer vie professionnelle et vie personnelle ?
1. Pouvez-vous vous permettre de commencer avec peu de revenus ?
Avant de décrocher votre premier client, vous devrez passer du temps à :
- Créer votre site web
- Promouvoir vos services
- Réseauter en ligne
- Rechercher des plateformes pour freelances
- Prospecter de nouveaux clients
Le temps consacré à ces tâches ne vous sera pas payé. Comment donc couvrir vos dépenses du quotidien, tout en développant votre activité ?
La réponse est simple : grâce à vos économies. Vous devez avoir assez d’argent pour subvenir à vos besoins pendant au moins 3 mois (voire plus), le temps de trouver vos premières missions.
Cela peut vous paraître beaucoup, mais sans filet de sécurité financier, vous serez plus susceptible d’accepter des missions mal rémunérées et peu rentables… Et de risquer un burnout, avant même d’avoir pu lancer votre entreprise !
Vous n’avez pas d’économies ? Envisagez de lancer votre activité freelance en parallèle de votre emploi salarié. De cette façon, vous pourrez vous faire la main, développer votre clientèle et prendre des décisions pour votre entreprise, sans vous soucier du volet financier.
2. Avez-vous fait tous vos calculs à long terme ?
En tant que freelance, vous devez prendre en charge de nombreux coûts, dont ceux liés à votre matériel, la TVA, la sécurité sociale, la mutuelle, l’assurance professionnelle, les jours de congés et les arrêts maladie. Tous ces frais sont habituellement couverts par un employeur. Vous devez donc vous assurer que vous pouvez :
- Prendre en charge tous ces coûts essentiels, et
- Atteindre vos objectifs financiers.
Je vous conseille de calculer d’abord vos coûts, puis de les soustraire à votre estimation de chiffre d’affaires afin de parvenir à un tarif « idéal ». Prenez en compte le salaire que vous souhaitez vous verser, le nombre d’heures que vous souhaitez travailler et le tarif en vigueur dans votre secteur d’activité. Pour savoir comment fixer vos tarifs, consultez mon article précédent : Comment fixer des tarifs rentables en tant que freelance.
Lisez notre billet Comment réduire les coûts de votre entreprise pour obtenir une liste des dépenses et charges d’exploitation à prendre en compte.
3. Êtes-vous une personne sociable ?
Pas de patron, pas de hiérarchie, pas de trajets quotidiens pour aller au bureau… Le statut de freelance semble idéal pour les personnes introverties. Pourtant, il n’en est rien !
Si vous souhaitez travailler en freelance à temps plein car vous détestez avoir un patron, n’aimez pas socialiser ou souhaitez éviter les confrontations, voici quelques réalités propres à ce statut que vous devez garder en tête :
- Les freelances n’ont pas « pas de patron », ils en ont plusieurs : vous devrez rendre des comptes à chacun de vos clients, sous-traitants et fournisseurs avec lesquels vous travaillez.
- Vous devez réseauter si vous souhaitez réussir. Il existe de nombreux moyens d’obtenir des missions freelance, mais le plus efficace, selon moi, reste le réseautage. Pour vous créer un réseau, connectez-vous avec d’autres freelances et clients potentiels lors d’événements de networking en personne (consultez des sites comme MeetUp pour trouver des événements dans votre région) ou « virtuellement » sur LinkedIn. Au cours de ma carrière de freelance, les recommandations d’autres freelances et le bouche à oreille ont été mes meilleures sources pour trouver des missions.
- Les freelances doivent gérer des projets de A à Z. Cela signifie que vous devez partir à la rencontre des gens, convaincre de nouveaux clients, vendre vos services et négocier vos tarifs en tant que freelance, gérer des projets et des personnes, et résoudre des conflits lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. Si vous préférez consacrer tout votre temps à faire un travail que vous aimez et rien d’autre, le statut de freelance n’est peut-être pas fait pour vous.
Si vous vous sentez déjà accablé(e) par ces vérités, pas de panique, cela ne veut pas forcément dire que vous devez abandonner votre rêve de devenir freelance ! Mais vous devriez d’abord tester si vous êtes prêt(e) pour cette aventure en lançant votre activité freelance en parallèle de votre emploi salarié ou en vous associant à des personnes qui aiment effectuer les tâches qui vous rebutent.
ASTUCE : Vous n’avez pas besoin de tout faire tout(e) seul(e). Il existe de nombreux outils pour freelance que vous pouvez utiliser pour automatiser des tâches routinières au début. Une fois votre activité bien établie, vous pouvez sous-traiter certaines activités qui ne relèvent pas de vos compétences (comme publier sur les réseaux sociaux ou calculer vos impôts) à un(e) assistant(e) virtuel(le) ou un(e) autre professionnel(le), afin de vous concentrer sur ce que vous savez faire de mieux.
4. Avez-vous l’expérience nécessaire pour être freelance ?
En tant que travailleur indépendant, vous devez assumer toutes les responsabilités. Lorsqu’un client vous confie un projet, vous devez être en mesure de fournir des résultats.
Tous les freelances ressentent le syndrome de l’imposteur (vous ne croyez pas avoir les compétences ou les qualifications nécessaires pour votre travail) à un moment donné, notamment au début. Voici quelques astuces pour évaluer vos compétences de façon objective.
- Consultez des offres d’emploi pour des postes similaires. Vous pensez être un graphiste débutant ou un rédacteur avec déjà une petite expérience ? Recherchez ces postes sur des sites d’offres d’emploi classiques et vérifiez les compétences, les qualifications et les responsabilités nécessaires au niveau qui vous correspond. Cette solution n’est pas parfaite, mais elle vous donne une idée plus ou moins précise de votre valeur sur le marché.
- Consultez des sites web et portfolios d’autres freelances. Recherchez d’autres indépendants dans votre région ou issus de votre secteur d’activité (peut-être êtes-vous déjà connectés sur LinkedIn ?) et vérifiez leurs sites portfolio et leurs pages de tarifs. Essayez de ne pas trop vous comparer aux autres : nous avons chacun nos propres atouts ! Si la plupart des projets vous semblent complètement hors de votre portée, il est peut-être préférable de développer vos compétences et votre confiance avec un emploi salarié d’abord.
Même si vous décidez finalement de rester dans votre poste en entreprise un peu plus longtemps, n’abandonnez pas votre rêve de devenir freelance ! Suivez ces conseils, puis refaites le point sur votre situation dans six mois. Acceptez toutes les formations disponibles, renseignez-vous sur les tendances actuelles de votre secteur ou inscrivez-vous à une formation en ligne.
5. Êtes-vous capable de séparer vie professionnelle et vie personnelle ?
En tant que freelance, il est important de savoir séparer vie professionnelle et vie personnelle. Cela peut être un vrai défi, car les clients vous donnent une chance (au lieu de faire appel à une entreprise banale) et vous, en retour, vous leur accordez une certaine confiance. Lorsque cette confiance est rompue, difficile de ne pas le prendre personnellement.
Par exemple, si vous êtes salarié(e), il est facile de vous défendre avec des phrases du type « Désolé(e), ce sont les consignes du patron ! » ou « Je le ferais si je pouvais, mais c’est hors de mon périmètre d’action ». En tant qu’indépendant, vous devez vous préparer à vous affirmer et à prendre position. Par exemple, vous devrez peut-être appeler votre client préféré au téléphone pour lui demander pourquoi votre facture n’a toujours pas été payée, annoncer à votre plus ancien client que vous augmentez vos tarifs ou justifier un retour négatif sur votre travail.
Un contrat de freelance est un bon moyen de vous protéger, vous et vos clients. Parfois, vous devrez quand même vous montrer ferme afin de faire respecter les conditions du contrat, sans pour autant vous ronger les sangs.
Petit rappel avant de vous lancer en freelance
Nous avons tous nos raisons de devenir freelance : avoir des horaires de travail plus flexibles, passer plus de temps en famille, profiter de plus d’opportunités ou pouvoir fixer ses propres tarifs.
Rappelez-vous, toutefois, qu’il s’agit de bien plus qu’un simple job. Être freelance signifie gérer votre petite entreprise. Il est donc important d’être conscient(e) du temps dont vous disposez et de ce que vous pourrez accomplir au début.